Les plantes bio-indicatrices sont des plantes facilement reconnaissables qui, en poussant spontanément à un endroit, donnent des indications sur les propriétés du sol où elles poussent. Ces propriétés résultent de l’interaction entre les conditions naturelles du milieu et les pratiques culturales.
Le sol abrite des milliers de graines qui ne germent que quand les conditions sont réunies (eau, luminosité, qualité du sol...). Les graines lèvent leur dormance quand les conditions deviennent proches de celles qui règnent dans leur « biotope primaire » c’est-à-dire leur lieu de vie originel.
Plantes bio-indicatrices : quels sont leurs objectifs?
- Renseigner sur les caractéristiques d’un sol (riche en humus, tassé, calcaire, acide, humide, en excès ou carencé)
- Apporter des éléments minéraux manquants ou bloqués (silice, azote, phosphore, potassium, calcium). La plante donne toujours une indication sur la qualité du sol. Par exemple, si les plantes bio-indicatrices dominantes sont des chardons, du liseron, du plantain, vous saurez qu’il s’agit d’un sol argileux.
- Fournir de la nourriture aux auxiliaires du jardin
- Dynamiser l’activité biologique du sol
- Améliorer la structure des sols
- Tamponner les stress hydriques
- Limiter le lessivage
Quelles plantes bio-indicatrices sur quel type de sol?
- Sur sols argileux : chardons, liseron, pissenlit, plantain, tussilage
- Sur sols argileux et acides : paquerette, petite oseille
- Sur sols riches en azote : amarante réfléchie, armoise, chénopodes, fumeterre, gaillet gratteron, morelle noire, moutarde sauvage, ortie, stellaire, bruyère
- Sols humides et insuffisants : renouée bistorte, carex, colchique, consoude, prêle, tussilage
- Sols mal drainés : potentille ansérine
- Sols calcaires secs (sols peu profonds, proches de la roche): campanule, carotte sauvage, centaurée jacée, géranium des prés, pimprenelle
- Sols calcaires riches en humus : coquelicot, liseron des champs, moutarde blanche, pied d’alouette, véronique de Perse
Que nous apprennent les plantes bio-indicatrices?
Ci-dessous quelques exemples de plantes bio-indicatrices présentes dans nos potagers et qui donnera une idée du type de sol que nous travaillons :
Le chiendent
Cette plante indique une fatigue ou une dégénération du sol à cause d’une multitude de labours, des excès de nitrate et de potasse, un compactage des sols limoneux à pH élevé et un fort contraste hydrique.
Le liseron
Le liseron indique une saturation du complexe argilo-humique par de l’azote. Il y a également excès de nitrate d’ammonium ou de matière organique et un compactage des sols.
Le pourpier
La présence du pourpier dans nos jardins est riche d’enseignements : sol à faible pouvoir de rétention, érosion lessivage de sols à nus, tassement et compactage du terrain.
Le pissenlit
Le pissenlit indique un engorgement du sol en matière organique, un blocage par le froid et un compactage. Tant qu’il n’est pas dominant, c’est un bon indicateur de prairies riches. Si vous souhaitez cultiver sur ce type de sol, il faudra alors décompacter la terre à l’aide d’une grelinette.
Le rumex
S’il est dominant au jardin, le rumex à feuilles obtuses est une plante « signal d’alerte ». Il indique un engorgement en eau et en matière organique, avec hydromorphisme et anaérobiose complets. Le complexe argilo-humique est déstructuré avec une libération d’aluminium et de fer ferrique. Continuer les apports de matière organique sur un terrain envahi de rumex à feuilles obtuses peut conduire à d’irrémédiables dégâts.
Le mourron blanc
Le mouron blanc est une des rares plantes indicatrices d’équilibre et d’une bonne minéralisation du sol. On trouve cette plante dans les lieux humides et ombragés où la terre est riche. Elle indique une teneur élevée en matière organique, un sol riche et remué. Sa tige est ronde et poilue.
ATTENTION : mouron bleu et rouge : toxique (tige carrée et sans poil)
Ces plantes bio-indicatrices vous permettront de connaitre la nature de votre sol afin de préparer au mieux vos planches de culture avec la grelinette.
⇒ Comment jardiner avec une grelinette?