Le non travail du sol est une méthode qui invite les jardiniers à s’inspirer du système forestier. Dans la forêt, les cycles naturels sont respectés et la matière organique se déposant à terre nourrit le sol en se transformant en humus. Le cycle de transformation se fait naturellement suivant les saisons. 

non travail du sol

En permaculture, le non travail du sol s’avère être un système très productif quand les conditions le permettent : climat adapté, nature du sol ou de celle des cultures pratiquées, maitrise des adventices, etc.

Le non travail du sol améliore son potentiel agronomique 

La manière dont vous allez travailler votre son sol va influencer son état général, mais en particulier sa fertilité, son érosion, le stockage de son carbone, etc. Le non travail du sol est destiné à maintenir et améliorer le potentiel agronomique et la richesse des sols.

Depuis des années, les sols sont labourés en profondeur. Le labour asphyxie la première couche du sol riche en biomasse et contribue à l’appauvrissement des sols.

L’autre conséquence naturelle est le lessivage, qui entraine les éléments nutritifs plus profondément dans le sol. Ces éléments ne restent pas dans le sol si aucun végétal ne les absorbe. Ils atterrissent alors dans les nappes phréatiques. Ce type de labour stérilise les sols. C’est pourquoi il est essentiel de revenir à des labours plus légers et dans la mesure du possible, vers le non travail du sol, en s’inspirant du cycle forestier pour conserver des sols vivants.

Le non travail du sol a pour but de protéger, nourrir et structurer son sol.

le non travail du sol permet d'avoir un sol vivant

Le non travail du sol repose sur 5 piliers :

1. Réduire ou supprimer le travail du sol

Il est parfois difficile d’éviter le labour quand on jardine. Pour ameublir la terre, le jardinier doit de temps en temps travailler sa terre en surface afin de faire ses semis ou ses plantations. Le non travail d’un sol en agriculture est possible après une ou plusieurs années. C’est pourquoi il est conseillé de réduire son travail dans la mesure du possible, en fonction des conditions propres à sa terre. Cela préserve aussi le dos du jardinier !

2. Aérer son sol sans le retourner

Pour aérer son sol sans le retourner, l’outil adapté est la grelinette. Pour les petites surfaces, une grelinette 3 dents suffira. Si vous avez de larges parcelles, préferez la grelinette 4 dents ou 5 dents.

3. Recouvrir le sol en permanence

  • Végétaux
  • Paillis
  • Mulch
  • Bois Rameaux Fragmentés
  • Feuilles mortes
  • Cartons
  • Matière organique de cultures ou de plantes
  • Engrais verts au printemps ou en automne

4. Diversifier les cultures

Selon les cultures, le sol fournira et recevra différentes nutriments. Afin de ne pas épuiser les sols, je vous conseille de travaillez sur les associations de culture, les rotations à chaque nouvelle saison, à la culture d’engrais verts, etc.

5. Protéger sa parcelle

Une parcelle qui est peu travaillée et peu perturbée aura plus de chance de vous donner de bons légumes. C’est pourquoi il faut la protéger. Vous pouvez plantez une haie pour la protéger des vents, construire un brise vent, plantez des arbres pour lui apporter de l’ombre. Aussi, il est conseillé de ne pas piétiner les zones de culture afin de ne pas tasser la terre.

Pourquoi éviter l'utilisation du motoculteur

Le motoculteur est un appareil thermique à moteur qui permet de labourer la terre en profondeur. Le modèle « voisin », la motobineuse permet aussi de labourer des plus petites surfaces (elle peut être thermique ou électrique). Ces deux machines sont très efficaces sur les terres qui n’ont jamais été travaillées et qui sont impossibles à travailler à la grelinette. En revanche, leur utilisation abusive n’améliorera pas la terre de votre jardin sur le long terme. Lire la suite…

Le BRF : une ressource précieuse en non travail du sol

Le bois raméal fragmenté est une ressource précieuse lorsque nous choisissons de ne pas travailler notre sol. Le BRF accroit le taux de humus 5 fois plus que le compost et 8 fois plus que le fumier. 

Qu’est ce que le BRF?

C’est un broyat de jeunes rameaux ligneux de feuillus (assez neutres en PH) riche en nutriments (75% des nutriments de l’arbre se trouve dans les rameaux), sucres, protéines, cellulose et lignions. Il va avoir un rôle de régénérateur du sol. La faune du sol va attirer en profondeur les éléments décomposés et les racines pourront se développer. Cette couverture végétale en décomposition permet de pratiquer le non travail du sol. 

Le BRF est une couverture végétale intéressante

Le BRF comme couverture végétale

La meilleure période pour broyer les végétaux est en automne ou au printemps si le sol est trop carboné. 

Afin d’être broyées correctement, les branches doivent faire 7 cms de diamètre maximum.

Une fois les branches broyées, elles seront étalées en mulch sur le sol (3 à 4 cms d’épaisseur) ou incorporées superficiellement aux premiers cms du sol. 

La couverture du sol se décomposera en quelques mois et améliorera l’état du sol. 

Petits conseils sur le BRF

 

  • Éviter le chêne, le noyer, le châtaignier, l’acacia
  • Ne pas étaler le BRF tous les ans sur la même planche de culture
  • Peut être étalé aux pieds des arbres tous les ans
  • Ne pas planter les légumes gourmands en azote sur les planches ayant reçu du BRF
  • Le broyat résineux : ne pas perdre la matière. Utilisez là pour vos passes pieds.